Au fil de soixante-cinq portraits, le boubou est mis en scène, conduisant à un voyage artistique de la France au Mali, en passant par le Sénégal. Si sur le boubou se sont greffés un art de vivre, une conception de l’homme et une vision du monde que Mariama Samba Baldé met en évidence, cet habit sert ici de prétexte esthétique pour révéler l’iniquité dans la racialisation de certains métiers et dans la chasse gardée autour de certaines professions.
C’est avec l’élégance et la noblesse que confère cette tenue emblématique de l’Afrique que sont dévoilés l’absurdité du racisme et le drame de Français sujets à la discrimination.
Suivant les rails du document, ou empruntant les chemins de la rêverie poétique, Boubou (hors clichés) offre les fruits d’une réflexion croisée. Des hommes, mais surtout des femmes, célèbres ou pas, y posent dans cet habit, disent leurs liens avec ce vêtement et livrent leurs pensées sur des questions touchant à l’histoire, à la multiculturalité, au repli identitaire, aux discriminations. Témoignage et appel à la vigilance, ce recueil de textes et de photographies, bien ancré dans les réalités de notre temps, se veut aussi hymne à la dignité et à la fraternité.